vendredi 12 septembre 2014

Istanbul, j'ai aimé tes mille visages / Part. 1



Je n’ai pas eu de coup de foudre pour Istanbul, je veux dire, pas comme j'ai déjà pu m’emballer au premier regard pour une ville, m'y projeter jusqu'à y envisager un autre schéma de vie. Il a fallu s’apprivoiser mutuellement, et progressivement, Istanbul s’est emparé de moi, à-bras-le-corps.


Istanbul a été pour moi un dépaysement, un télescopage de cultures, un suffoquement et une bouffée d’air. Une décharge électrique, un choc à 500. À 1000. Tout cela à la fois et beaucoup plus encore. Cela a été un monde.

Je m’imaginais Byzance, Constantinople, les ciels qui rougeoient et les couchers de soleil multicolores, les dômes des palais qui scintillent. Et c’est vrai que les ciels ont rougeoyé, que les couchers de Soleil sur les eaux du Bosphore m’ont offert des spectacles merveilleux. Que les palais m’ont submergée de leur somptuosité et de leurs apparats. Les cartes postales ne mentaient pas, elles restent même encore en deça de la beauté de la Vieille ville.


Mais j’avais sous-estimé toute la richesse qu’Istanbul avait à m’offrir en plus de tout cela, dans ses plis, ses replis, ses balbutiements et ses défauts, pourquoi pas.

Un soir, dans la chambre de notre appartement, j’ai lu dans un de mes guides de voyage que beaucoup de touristes choisissaient de passer l’intégralité de leur séjour dans le vieil Istanbul, le quartier de Sultanahmet, celui des palais, celui de l'Histoire. J’avais, à ce moment-là, été déjà tellement déboussolée par la folle diversité de caractères des quartiers d’Istanbul, que cela m’a un peu attristée, sur le coup.

Alors voilà, Istanbul, j’ai aimé tes mille visages.

L’artisanat de Cukurcuma et Cihangir


J’ai aimé les petites boutiques de ces deux quartiers voisins, abondant d’antiquités où le kitsch et le toc cotoient la véritable pièce d’époque au milieu d’un fouillis sans nom de chiffons, tapis et pampilles. 


Cela m’a fait un bien fou de plonger dans les échoppes des petits artisans du quartier, loin du matraquage touristique des grandes artères et de leurs magasins tous semblables. Ici, j’ai apprécié le calme, la vie de quartier et les murs vrombissant de couleurs au détour d’une rue. 

L’effervescence de Kadikoy

À la descente du vapur (bateau) qui m’a menée à Kadikoy, sur la rive asiatique d’Istanbul, j’ai marqué un temps, pour cette première fois en Asie qui semblait couler de source, aussi simple qu’une courte traversée en bateau, sans changer de ville. Quelques jours après, j’ai réalisé que j’avais fait mes vrais premiers pas en Asie sans le savoir, en atterrissant tout simplement à l’aéroport de Sabiha Gökçen, également située sur la rive asiatique. 


J’ai beaucoup apprécié le quartier de Kadikoy, c’est là, je crois, que j’ai pris la pleine mesure de la plaque tournante qu’est Istanbul, carrefour entre l’Europe et l’Orient, entre l’hyper occidentalisation et la fière défense des traditions. Synthèse, surtout, de toutes ces richesses.


J’ai arpenté le marché de Kadikoy, ses étals de fruits et de légumes beaux comme jamais je n’en ai vus, ses notes entêtantes d’épices et de parfums maritimes, ses vendeurs toujours enclins à attirer notre attention, demander d’où nous venons ("Hi ladies, where are you from?"), pour engager la conversation le sourire à l’oeil. 


 Les contrastes de Beyoglü


Ce que j’ai aimé à Beyoglü, c’est le fourmillement, ce sont les innombrables veines irrigant sa grosse artère principale, l’avenue Istiklal. Je ne l’ai vue franchement apaisée qu’à 6 heures du matin, le jour de mon départ. Le reste du temps, il m’a semblé y voir les quatorze millions d’habitants d’Istanbul déambuler de concert dans cette unique rue, constamment noire de monde, ahurissante et bruyante.


Jusqu'ici, tout va bien...

Et puis, comme des échappatoires, j’ai trouvé un peu d’air dans toutes ces ruelles perpendiculaires à la grande rue, remplie de petits restaurants, de magasins résistant encore à l’appel des chaines internationales. Saisissant contraste.

Au musée Istanbul Modern, la très belle exposition temporaire Plurivocality, entre sons et lumières. 

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