lundi 19 septembre 2016

Home is where the heart is

À mon retour de voyage, au mois d'août, j'étais heureuse de retrouver la Bretagne pour les quelques semaines d'été qui s'offraient encore à moi, Soleil au rendez-vous. Heureuse bien que tout étourdie d'avoir quitté les montagnes autrichiennes pour retrouver mes horizons horizontaux. Nostalgique des hautes altitudes, aussi. Je rentrais à la maison, ça oui, comme je crois que j'aurai toujours ce sentiment, où que je vive, de rentrer à la maison quand je retourne en Bretagne. Alors c'est drôle, mais à mon retour, j'ai imaginé cette toute petite broderie. Parce que j'avais le coeur balloté entre des sentiments divers, comme si j'en avais laissé un petit morceau là-bas, sur nos chemins de randonnée. Parce que j'étais rentrée chez moi, mais pas tout à fait entièrement, la tête encore portée vers les ailleurs. 

Au fond, je crois que je n'ai jamais vraiment réussi à savoir s'il me fallait vivre en Bretagne, ou la quitter pour me sentir lui appartenir plus fort et y revenir avec d'autant plus d'élan. Je l'ai quittée, plusieurs années. J'y suis revenue, j'en repartirai sûrement. J'ai laissé un gros bout de mon petit coeur à Paris, qui sera toujours aussi ma maison. Là-bas, le manque de la mer revient comme un boomerang, comme ça, sans prévenir, un matin, boum, il me faut voir la mer, prendre le vent de face et laisser mes cheveux s'emmêler. Mais loin de Paris... loin de Paris c'est le manque, aussi. Le manque de ces architectures que j'aime tant, de ces parcs où je me balade pour le seul plaisir de marcher sous les grands arbres. Les couleurs du Père Lachaise en automne, les fresques de street art qui s'offrent au détour d'une ruelle, les endroits cachés qui rappellent le Paris d'avant. Paris au chevet duquel il me tord le ventre de ne pas être lorsque de tristes événements s'y produisent. 
Alors oui, parfois, près de la mer, aussi fort que j'aime m'asseoir sur le sable pour regarder le va-et-vient des vagues, j'ai envie de m'en arracher. Le boomerang, toujours, comme une urgence. Mon petit coeur me crie Paris, comme il peut parfois me crier Amsterdam ou d'autres villes encore où je crois avoir laissé un bout de mon petit coeur. 

L'autre jour, j'ai ressorti cette broderie du coin de ma tête où je l'avais rangée toute cette fin d'été, et je me suis attelée à la réaliser, en espérant que le temps de broder, je trouve des réponses à mes questions. J'ai dû broder trop rapidement, car je n'en ai pas vraiment trouvée. Mais je suis retournée à la mer avec elle, et je m'y suis sentie chez moi. Dans quelques semaines, c'est "mon" Paris que je retrouverai, et je sais que je retrouverai du même coup une sensation identique à celle-là. Peut-être, après tout, que j'ai simplement le coeur qui fait l'élastique, et qu'il me faut accepter de devoir sans cesse sauter d'un pied sur l'autre pour trouver un peu d'équilibre. 


Et vous, vous êtes-vous déjà senti comme écartelé entre deux endroits que vous chérissez ? Comme si ici, vous aviez toujours un peu la tête là-bas, et que là-bas, vous songiez à ici ? 

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4 commentaires:

  1. Super jolie cette petite broderie :)

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  2. Oh que oui, j'ai toujours envie de fuir Dijon et pourtant inlassablement j'y retourne, et l'idée même de m'en éloigner me fait peur ;)

    Cette broderie est sublime, ça me motive encore plus à m'y mettre!

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    1. Contente qu'elle te plaise, merci ! Il faut se lancer, oui, le plus dur est de s'y mettre, car ensuite, c'est assez addictif je trouve.

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