vendredi 21 octobre 2016

Tu me fais marcher, Paris


Le temps que je rédige et publie cet article, j'aurai sans doute déjà quitté Paris, retrouvé ma Bretagne, quitté celle-ci à nouveau, et retrouvé mon cher Paris une autre fois. 

Depuis que je ne vis plus à Paris, le besoin d'y revenir régulièrement se fait prégnant, lancinant. Quand vient l'automne, je me détourne quelque peu de la mer pour répondre aux appels du pied des grands arbres des jardins parisiens, que je ne peux imaginer en train de roussir sans moi. Alors depuis trois automnes, je m'efforce de revenir me lover dans les longues allées des Tuileries, d'aller écouter les feuilles craquer sous mes pieds au cimetière du Père Lachaise, marcher sur les quais de Seine endormis, acheter des fleurs pour les glisser dans des vases qui ne m'appartiennent pas, et capter ces beaux instants de lumière automnale. 

Je marche, je marche comme jamais, à contresens des gens pressés dont je ne suis plus lorsque j'arpente à présent les rues de la capitale. Je marche vite, pourtant, je me coule instantanément dans les pas qui étaient les miens il y a quelque temps encore. Je me presse pour me caler dans ton rythme, car tu es un tourbillon à toi tout seul, joli Paris. Je cours pour attraper les métros, j'accélère la cadence des escalators en montant les marches deux par deux, et puis parfois je me souviens que j'ai le droit de ralentir.

Depuis Saint-Michel, je refais le même détour pour traverser le Marché aux fleurs et faire tinter les carillons de jardin en même temps que les cloches de Notre-Dame. Je retourne traverser le Pont Neuf pour le seul plaisir de le traverser à nouveau et de surprendre le Soleil éclairer la Conciergerie, Tour Eiffel au loin. Je me satisfais de ne m'être pas laissée la possibilité de me lasser d'un tel spectacle, jamais jamais. 
Je marche, oh comme tu me fais marcher Paris. Je veux te voir tout entier, mon beau Paris, visiter chacune de tes rues comme autant de tendres amies que je retrouve, alors je me presse malgré tout pour m'emballer à ton rythme. 
Que tu étais beau, ce jour-là, place de Breteuil, dans le ventre mou de la matinée, quand tu as fait surgir la Tour Eiffel au bout de l'avenue de Saxe, dorée et silencieuse derrière les feuilles d'automne. 

Tu me fais marcher, Paris, mais après tout, je peux bien même courir.



















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6 commentaires:

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    1. Merci ! Je pourrais en faire mille, des déclarations à Paris !

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    1. Merci, je suis contente d'avoir réussi à te toucher à travers mes mots.

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  3. Très belles photos !
    Tu as très bien illustré le Paris que j'aime :)
    Bonne journée

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    1. Merci beaucoup ! Je suis contente que tu t'y sois retrouvée.

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