lundi 6 février 2017

Orson l'imparfait, et sa banquise


Après un certain nombre d'articles du lundi consacrés à la broderie, il était temps que j'en revienne un peu à la gravure. C'est chose faite aujourd'hui, avec Orson, que je vous présente tout de suite. Orson, il est dans ma tête depuis très très longtemps, il était d'ailleurs déjà un peu plus que dans ma tête, puisqu'il avait fait une première apparition sous une autre forme par ici aux tout débuts de mon blog, il y a plusieurs années, quand il n'y avait pas grand monde d'autre que moi et les plusieurs moi dans ma tête à se balader sur cet espace. 
Sans doute était-il resté bien lové dans un coin de mon esprit, car c'est bien lui que j'ai voulu graver il y a quelques semaines, alors que j'étais encore tout entière plongée dans l'esprit de Noël. 

Si j'ai tardé à vous le présenter, c'est parce que cette gravure s'est faite en deux temps, exigeant un deuxième passage par l'atelier, le week-end dernier. 
La première fois, il n'était pas joli joli, Orson. J'avance tranquillement, dans le domaine de la gravure, - comme je vous en parlais dans ma rétrospective de 2016 - m'ouvrant petit à petit à de nouvelles manières de procéder. Après avoir débuté par la gravure monochrome, et être longtemps restée fidèle au noir ou au bleu noir, comme avec ma petite chouette, ou mon gorille, mon envie de graver en couleurs a pris le dessus, et il a bien fallu que j'adapte ma pratique à cette envie. 

Lors du premier passage d'Orson à l'atelier, en décembre, j'avais donc imprimé cette boule à neige à partir d'une première plaque de linoléum, puis, après avoir laissé l'encre sécher quelques heures, imprimé par-dessus mon tout petit ours, gravé sur une autre plaque. L'option de la superposition n'était définitivement pas la bonne, car l'encre utilisée pour l'ours n'étant pas suffisamment  sombre, le pauvre se retrouvait, une fois imprimé, traversé par une démarcation bien disgracieuse entre le rouge bien vif du fond et le blanc de la neige. 

Le week-end dernier, profitant d'un nouveau créneau de gravure à l'atelier, auquel je prends part une fois par mois, j'avais pris le temps d'anticiper et de réfléchir à une façon de contourner cette contrainte. J'ai choisi d'évider la silhouette de l'ours sur la plaque correspondant à la boule à neige. La difficulté était d'évider une silhouette qui soit légèrement plus petite (retirer 1 millimètre sur tout le tour) que la taille de la plaque ours, pour être sûre de ne pas avoir d'espace blanc, aussi minime soit-il, entre l'ours et le fond rouge une fois l'ours imprimé par-dessus. 

Avec ce tour de passe-passe, Orson était né. J'aime beaucoup le résultat de cette gravure, qui laisse percevoir le "geste" de sa création : on peut distinguer sur le postérieur d'Orson un petit espace où le rouge et le bleu se superposent encore. J'aurais pu retoucher en gravant davantage la plaque de la boule à neige, mais après tout, ce sont toutes ces petites imperfections qui font le charme de la gravure à mon sens, et qui la différencient de la sérigraphie, voire de l'impression offset, et qui font qu'aucune impression ne sera jamais totalement identique à sa voisine.

C'est tout ça qui me plaît. 
J'espère qu'à vous aussi, Orson l'imparfait plaira. 
Je sous souhaite une bonne semaine !


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2 commentaires:

  1. C'est très joli ! Je ne connaissais pas du tout cette technique.

    Bisous

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    Réponses
    1. Merci Lucie ! J'ai "plongé" dedans il y a un peu plus d'un an, mais j'ai toujours trouvé l'univers de la gravure fascinant, et ça me plaît beaucoup de parcourir tranquillement un petit bout de chemin dans ce monde-là. ;)

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